Nous sommes arrivés en ordre dispersé depuis Brest et Paris le samedi 27 vers 16h, nous découvrons le Dufour 43 au quai visiteur du port de St Cyprien et les présentations se font. Première impression du bateau : intérieur superbe , voiles neuves.
L’inventaire commence, tout le monde s’occupe d’une partie et l’ensemble est vérifié. Le temps presse car il faut que nous soyons prêt pour aller chercher le reste de l’équipage qui arrive par train et par avion.
Vers 18h tout est fini, nous avons les papiers du bateau et commençons l’avitaillement.
Vers 20h30 tout le monde est à bord et tout est rangés dans les coffres.
Nous allons mangés dans un des nombreux restaurants du port.

Dimanche 28

Départ vers 9h30 pour le sud, nous ne prévoyons pas de passer le Cap Creus aujourd’hui mais de nous en approcher pour le passer demain.
La météo étant bonne, la croisière démarre sous le signe de la baignade.
Premier arrêt dans la crique Paullilles au nord de Banyuls, immédiatement nos chasseurs sous marins sont en tenue pour aller pêcher en dehors de la réserve, nous avons mouillé en limite. De nombreux autres bateaux sont là, je me demande ce que cela doit être en été !
Tout le monde se
baigne, les chasseurs reviennent sans poissons, pour nos bretons la Méditerranée est peuplée de petits poissons, mais pas de gros " tirables ". Jean Marc sort de l'eau avec un poulpe enroulée autour de sa flèche, la bataille fut longue mais il sera consommé à l'apéritif du soir, a la plancha (le poulpe pas Jean Marc).
Premiers essais de la gazinière, la flamme est très faible, mais nous arrivons à faire cuire quand même.
Départ de l’anse à la voile vers 14h, nous avançons à 5nds pour 10-15nds de vent au près, la bateau marche très bien.
Vers 17h, la nuit tombant, nous décidons d’aller sur Colera, nous somme un peu grand pour le port, mais la météo est bonne.
Bonne surprise le responsable du Club nautique est en vacances, et nous n’avons pas à payer. Le Dufour 43 est vraiment grand pour ce port, nous devons prendre 2 pontilles très tendues pour nous éloigner du quai. Nous grimpons la colline masquant le Cap Creus, la vue est vraiment superbe. Les gardes civiles que nous avons croisés vont attendre notre retour pour remplir les papiers de police.

Lundi 29

Vers 10h départ de Colera au moteur, nous croisons deux chalutiers, les traînes attrapent quelque chose en passant derrière les filets, mais nous sommes montés trop petit et nous le lâchons.
Vers 11h la brise se lève, les voiles sont hissées, comme la vitesse est infèrieure à 3nds, je lance une
baignade après avoir laisser traîner les bras de spi + barre-battage.
Vers 12h nous repartons au louvoyage vers le cap creus, que nous passons entre le cap et l’île en virements de bord serrés à 13h à 4 nds. Ce bateau est très souple, répond bien et précisément.
Nous continuons à louvoyer pour arriver à
Cadaques à 14h30.
Nous
mouillons sur ancre dans un endroit sans bouées qui s’avérera être un passage pour une navette de promenade. Heureusement ce n’est pas l’été, il n’y aura que deux passages.
Pêche pour certains, promenade en
ville pour d’autres.
La flamme de la gazinière étant vraiment faible, nous recherchons activement la cause : le tuyau d’arrivée était pincé, maintenant elle marche fort.
Le soir, nous allons prendre le traditionnel Cremat sur la plage. Le Cremat est une tasse d’alcool servie flambante, avec quelques grains de café. Il me semble que dans le temps, il y avait un fond de café et non quelques grains. Ce breuvage est servi à Cadaques et à Puerto de la Selva, je n’en ai jamais vu ailleurs.

Mardi 30

Nous démarrons le moteur pour recharger les batteries et avoir un peu d’eau chaude pendant une petite heure.
Vers 10h30 nous partons à la voile pour traverser le golfe de Rosas, mais le vent n’est pas suffisant nous mettons donc le moteur une nouvelle petite heure, puis nous lançons les voiles et tirons un bord.
Vers 14h30 Nous arrivons de l’autre côté, et décidons de nous arrêter dans une des
criques, les ilôts Fériol.
Cet endroit est superbe, tout petit nous mouillons par 15m d’eau, et les premiers à l’eau vont
plonger des falaises, d’autres vont explorer les grottes et se promener à terre.
Nous repartons vers 16h30 pour arriver à El Estartit à 17h au moteur.
Heureusement que j’avais amené ma bouteille de gaz, car celles du bord sont vides !
Valérie va pouvoir nous faire sa spécialité : le Far, pas très local, mais toujours efficace.
Petite visite de la ville, cela devient vraiment le rendez vous des plongeurs, il y a des combinaisons qui sèchent partout, des bouteilles qui circulent dans les remorques, etc…. Pratiquement tous les magasins sont touristiques et orientés vers la plongée ; La quincaillerie sur la place au bout de la rue principale est toujours là, les gens sont toujours aussi charmants et on peut trouver tout ce que l’on veut, mais ce n’est quand même pas un magasin d’accastillage.
Le ponton visiteur est très éloigné des sanitaires et de la capitainerie, il faut faire le tour complet du bassin, et c’est le seul endroit où les gros voiliers peuvent aller car d’après la capitainerie il n’y a pas beaucoup d’eau ailleurs.

Mercredi 31

Nous partons vers midi vers les iles Medes pour plonger. Nous nous prenons sur une des nombreuses bouées délimitant la zone où il est interdit de lancer l’ancre. Presque tout le monde plonge pour aller voir les poissons, la quantité est vraiment impressionnante, la variété aussi. Nous restons presque 2 heures dans l’eau. Nous découvrons dans une faille un mérou énorme, accompagné d’un deuxième à peine plus petit. Les fonds sont vraiment superbe. Olivier, un grand apnéiste, trouve une faille sous la petite île et réussi à la traverser pour ressortir de l’autre côté. Je fais le tour pour le retrouver, et là il y a un autre zodiac qui accompagne des plongeurs en bouteille. Nous nous demandions un peu où ils étaient car nous n’en avions pas encore vu.
Nous remontons à bord, une petite douche avec le pulvérisateur comme toujours, les derniers arrivent juste pour passer à table, nous mangeons dans le cockpit. Hervé d'un seul coup à le visage qui gonfle au niveau de la joue droite, c'est assez inquiétant; Tout le monde pense à un problème de plongée, mais en apnée normalement il n'y a pas de bulle. Olivier se demande s'il n'a pas respiré une bulle de décompression des plongeurs en bouteille qu'ils ont croisés.
A 14h, nous quittons ce mouillage pour Llafranc sous voile par un petit vent de sud (2-3). Nous profitons de cette étape pour nettoyer comme il faut le loch, le nettoyage par l’extérieur n’ayant pas été suffisant, il y a des coquillages sur les pales, je ne sais pas depuis combien de temps il n’a pas été nettoyer, mais c’est toujours comme cela sur les bateaux de location, et encore sur celui là il y a le bouchon à coté du passe coque.
Une petite formation sur les nœuds pour les novices et un rappel pour les autres, ça met toujours de la bonne humeur, mais il faut revérifier tous les nœuds en huit des drisses, écoutes après car en général ils sont tous partis.
Vers 17h nous sommes au cap Bagur, nous démarrons le moteur pour arriver à Llafranc avant la nuit.
Nous sommes un peu grand pour ce petit port, mais nous pouvons nous mettre au ponton carburant tant que celui ci est fermé. L’accueil est cordial, et il y a une surveillance toute la nuit.
Nous allons à la pharmacie pour montrer ce qu'à Hervé; La pharmacienne très gentiment téléphone au médecin, et est prête à nous vendre des antibiotiques (sans ordonnance). Nous préférons prendre juste de l'aspirine et attendre encore un peu.
La météo pour le lendemain annonce une renverse de vent (secteur N), comme nous devons remonter, nous décidons de partir tôt.

Jeudi 1

Le vent s’est levé dans la nuit de secteur nord.
La joue d'Hervé a un peu dégonflé, mais cela reste quand même dur.
Nous partons vers 8h30 sous deux ris GV et deux ris Foc, il y a 20nds de vent sous la protection du cap san sebastian, nous arrondissons celui ci et le vent monte à 30 nds de assez nord, le bateau remonte très bien vers 40° du vent apparent à 7 nds loch. Cela nous fait un cap 50° à 6 nds GPS. Nous restons sur ce bord jusqu’à 9h50. L’autre bord nous rapproche de la côte, cela limite un peu la force des vagues, mais le cap est beaucoup moins bon car le bateau est plus difficile à tenir dans les vagues courtes qui le font chasser (cap 280°, 6,6nds), nous changeons donc rapidement et reprenons notre cap initial à 10h10.
Nous arrivons à remonter un peu plus (40°, 5nds GPS, 6,5 nds loch), tout à coup à 10h20 un équipier m’appelle pour me montrer le mat, je n’ai que le temps de lever la tête pour le voir se casser au niveau de chaque barre de flèche. C’est bigrement impressionnant. Tout est dans l’eau, nous essayons de remonter le foc et l’enrouleur en passant une aussière sous celui ci, mais c’est vraiment trop lourd, et nous avons peur pour la coque. Le temps de s’attaquer à la baume, et le reste du mat est tombé. Je pense qu’il aurait fallu tout d’abord consolider ce qui restait debout en passant un bout comme un étai avant, cela aurait éviter au mat de finir de tomber et nous aurait laisser un peu plus de temps pour essayer de remonter les voiles et des morceaux. Mais là tout est dans l’eau, impossible de remonter quoique ce soit, il nous faut tout couper. Nous nous attaquons aux étais, l’enrouleur doit être dégoupillé, nous pensions avoir tout coupé je fais vérifier s’il ne reste rien dans l’eau avant de faire tourner l’hélice et nous découvrons le patara, nous le coupons, et voilà le gréement coule, le pont est net il n’y a plus un bout dessus en dehors du hale-bas de tangon. C’est vraiment impressionnant une péniche blanche.
Nous essayons de remonter vers El Estartit au moteur, mais les conditions font rouler le bateau et le cœur n’y est plus. Nous retournons donc à Llafranc.
Mais là il est 11h50, le poste de carburant est ouvert, nous ne pouvons pas rester, nous nous rinçons mangeons un morceau et repartons pour Palamos ou nous arrivons à 15h30.
Je contacte un ami catalan pour qu’il vienne chercher ma femme et le chauffeur de l’autre voiture, en effet nous ne savons pas si nous pourrons remonter dans ces conditions, des membres de l’équipage ayant des impératif de dates, il faut prévoir un rapatriement éventuel. Je laisse un message au loueur pour lui décrire la situation, nous allons boire un coup en ville.
Au retour, j’ai un message du loueur qui me conseille de remonter la bateau dans une fenêtre météo le lendemain.

Vendredi 2

Nous attendons mon ami, qui remonte ma femme , l’autre chauffeur et les deux enfants à St Cyprien.
Nous décidons de partir dès que le vent a molli, en attendant les chasseurs vont plonger dans une crique derrière le port, les autres font les courses dont une ampoule de feu de navigation (heureusement, il n’était pas en tête de mat).
Les nouvelles de ceux qui sont partis sont bonnes, il n'y a pas de vent à St Cyprien, Hervé est allé voir le médecin et se serait un accident de plongée, en apnée cela me laisse septique.
A 16h30, nous faisons le plein de gasoil (je me méfie toujours des jauges), et à 17h nous partons pour Port-Vendres, caler à 2500 T/Mn et 6 nds.
Le trajet se passe sans problème, des gardes cotes nous surprennent en allumant leurs feux juste à proximité du bateau sur l’arrière, nous éclairent à la torche mais ne nous accostent pas, heureusement que nous avions nous feux de navigation sans le feu de hune évidemment.
Nous arrivons à Port-Vendres à 1h00, nous nous mettons sur les quais des ferries en protégeant la coque des pneus. La houle rentre dans le port, la nuit est courte et remuante.

Samedi 3

Départ vers 8h30, un petit tour dans la crique de Collioure, il n’était pas raisonnable d’y arriver de nuit. C’est toujours aussi beau à cette saison, il est même possible d’accoster dans le petit port, mais nous ne nous arrêtons pas et repartons pour St Cyprien, où nous nous amarrons définitivement à 10h30 après avoir fait le plein (28L pour 10h moteur).
Nettoyage du bateau, rédaction du rapport de mer, inventaire arrivée et voilà c’est fini, un dernier coup d’œil à notre voilier devenu péniche.