6/4/2001

Nous arrivons enfin à Rhodes avec 2 heures de retard soit vers minuit.

Les loueurs de voiture sont bien là et nous attendent, pendant que je m’occupe des formalités avec le loueur, les bagages sont récupérés, tous sauf un qui est absent. Première surprise, la voiture à l’air trop petite pour nous tous avec les bagages, en fait de minibus, c’est un genre espace allongé, alors à 9 avec les bagages …. Bon les loueurs prendront nos bagages dans leur voiture. Le sac manquant n’est toujours pas là, a priori nous ne sommes pas les seuls et personne n’est étonné. La raison est la mise en place du nouvel aéroport à Athènes, ils perdent 150 bagages par jour. Il faut donc faire les formalités de perte.

J’ai quelque inquiétude concernant Yann, va t’il nous attendre sur le port avec 3 heures de retard. En arrivant, heureusement que les loueurs nous précèdent, il est bien là avec sa moto. Nous faisons rapidement connaissance en prenant rendez-vous pour le lendemain matin, et nous envahissons le premier bateau.

Jour 1

Petit déjeuner avec viennoiseries locales achetées dans l’ancien marché sur le port. Puis prise en main du bateau, très bien équipé, il vient d’arriver d’Athènes et démarre sa saison. Il y a un petit problème sur l’alimentation en eau douce, une fuite et les fonds sont pleins. Nous commençons à soulever les planchers, il faut voir la tête du loueur quand il voit son bateau dans cet état, une fois qu’il a vu que l’on savait ce que l’on faisait cela va un peu mieux.

Inventaire rapide fait avec le loueur, qui va rapidement à l’essentiel (pas les petites cuillères, mais la voile, les vannes, …). Yann est toujours dans les parages pour traduire et faire un briefing complet sur les îles, la météo. Je change un peu mon programme, nous n’irons pas à Karpathos qu’il nous indique comme étant assez dangereuse, et un trou où il est assez fréquent de rester bloqué par de mauvaises conditions météo.

Pendant ce temps l’avitaillement est effectué, transféré à bord.

Nous sommes prêts vers midi, la voiture est laissée sur le port et nous partons pour Symi.

Prise en main du bateau sous voile, celui ci est assez véloce, les voiles sont belles. Beau bord de prés bon plein.

Nous remontons la crique de Pethi, nous passons devant une superbe plage, et nous mouillons au sud de la crique devant quelques tavernes et barques, comme toujours il vaut mieux éviter le ponton qui est utilisé pour le watertank.

L’annexe est déballée et gonflée, les premiers explorateurs terrestres vont visiter la côte et ses tavernes. Le soir nous décidons d’aller à pied au village où Yann nous a conseillés d’aller manger chez Lefteri et Limonia au Silogos, nous suivons le chemin vers le village sous la pluie. Et nous arrivons dans une taverne immense, en fait cela correspond à l’ancien endroit de rencontre du village, où tout se décidait. Nous mangeons nos premiers poissons fris et les premières entrées grecques. Pour le poisson se sera aussi la dernière fois en raison des prix exorbitants et la difficulté d’en trouver du frais.

Jour 2

Le lendemain départ pour Tilos, où Yann nous a indiqué une crique au Nord de l’île, devant le port de Skala Megale. Nous partons de bonne heure, 8h30.

Arrivé vers 16h00 juste après le mouillage, on sort les masques, tubas et plongée pour les moins frileux. Les fonds ne sont pas extraordinaires, mais cela fait du bien de nager. L’endroit est vraiment idyllique avec une belle propriété (taverne l’été ?) où l’on aperçoit (et entend) des oies et des paons.

Après la baignade, nous allons nous promener dans cette propriété. A l’intérieur, il y a multitude de plantes aromatiques que Marc nous indique, cueille. Un paon nous accueille, en fait le grillage sert à protéger ce paradis des chèvres.

Jour 3

Le lendemain matin, comme nous avons décidé de rentre à Rhodes de nuit, nous restons dans cette crique mais nous essayons d’aller dans le petit port. Après une reconnaissance en annexe, nous allons accoster au ponton, la taverne n’est pas encore ouverte, mais nous pouvons aller au village de Megale à pied sous un grand soleil. Là-haut, nous nous installons pour le repas de midi. Redescente vers le bateau et préparation pour la navigation de nuit.

Vers 20h30 Départ pour Rhodes toute voile dehors, la météo est superbe, après quelques heures, nous ne restons plus qu’à trois dehors. Il n’y a pas de quart d’installé pour une navigation si courte et unique. Sous la pleine lune, nous avançons vraiment bien, c’est très agréable et soudain, la cerise sur le gâteau, des dauphins nous accompagnent, la pleine lune ne fait pas de reflet sur l’eau et nous les voyons sous la surface jouer avec la proue. C’est un moment vraiment magique. Ensuite nous alternerons voile et moteur.

Jour 4

L’arrivée se fait sans trop de problème, il faut cependant faire attention au feu, car ils sont complètement perdus dans les lumières de la cote, l’aéroport est cependant un bon amer.

Le retour dans le port se fait au bon matin, vers 5h00, sans problème.

Nous rentrons vraiment très content de ses 3 premiers jours.

Le lendemain il est prévu la prise en main de l’autre bateau, une visite de Rhodes et l’avitaillement des deux bateaux pour la semaine.

Jour 5

Au réveil, Christine m’annonce qu’elle ne va vraiment pas bien et veut consulter un médecin. Coup de fil à Yann pour me renseigner sur la démarche à suivre. Il faut qu’elle aille à l’hôpital. La voilà partie.

Les autres s’organisent pour les différentes taches.

L’autre bateau étant rigoureusement identique, sauf un système de vanne de remplissage des réservoirs d’eau, il faut les remplir un par un, l’inventaire est fait rapidement avec le loueur. Les ris n’étant pas installés, nous les installons, la météo n’est pas clémente pour les prochains jours.

Nouveau briefing rapide avec Yann pour les skippers.

Visite de Rhodes pour les autres.

Bref la journée passe à quai.

Christine revient avec une radio, elle a une pneumonie et doit prendre des antibiotiques.

Avitaillement effectué, il faut aller chercher les autres en voiture.

A leur arrivée, aucun bagage. Ils attendent donc l’avion suivant. Les voici sur le ponton à 1h du matin, et ont faim.

Jour 6

Au réveil, Christine m’apprend qu’elle a décidé de rester à terre et nous rejoindra par Ferry, Yann (encore lui) vient la chercher en moto pour l’emmener dans un hôtel.

Démarrage vers 11h20 pour Nisiros, cela fait une bonne navigation au prés, en fait la météo n’est vraiment pas bonne, le temps est couvert et le vent molli et tourne sud. Les nouveaux à mon bord ne sont pas amarinés, le moral baisse. Contact VHF est pris avec l’autre bateau, nous changeons d’objectif : Tilos. Mais le passage à proximité de Symi vers 14h00, nous fait bifurquer vers un mouillage que Yann nous a indiqué au sud de l’île devant un monastère : Panormitos.

Après divers essais, l’Ouest de la crique n’est pas très profond, l’Est très exposé au vent, nous décidons d’aller sur le ponton après le départ du ferry, cependant à l’intérieur pour ne pas gêner celui ci au cas où il reviendrait.

Ce ponton est juste en face de l’entrée de la crique, le vent tournant sud nous expose à la houle, et même en étant à l’intérieur du ponton, nous bougeons pas mal. La nuit sera agitée. Pour l’instant nous allons faire le tour de la crique à pied, très belle promenade, cela fait du bien à tout le monde, d’autant plus qu’il y a un peu de soleil.

Jour 7

Départ de bonne heure pour Nisiros, le temps ne s’est pas calmé, il y a de plus en plus de cumulo-nimbus dans le ciel. Le vent est très variable. Nous partons sous 2 ris. Après quelques heures de navigation alternant grains et accalmies, un gros cumulo me fait prendre la décision d’aller vers le sud pour l’éviter, une fois passé nous prenons la décision de nous arrêter à Tilos, la navigation n’est pas très agréable. Cependant les dauphins viennent nous voir et nous accompagnent un peu. Nous mouillons dans la crique de Livadhia , et mettons les deux bateaux à couple chacun sur leur ancre. Les prévisions météo sont bonnes, nous resterons donc comme cela pour la nuit.

Promenade à terre pour certains, remise en ordre des estomacs pour d’autre.

Nous allons manger dans une taverne le soir et complétons l’avitaillement par des légumes frais.

Jour 8

La météo s’est arrangée, le vent est repassé nord et le soleil est là. Nous partons à la voile tranquillement. Je propose une baignade en sortant de la crique sous grand voile seule. Un bout est envoyé à l’arrière avec son parbatage, et presque tout le monde se laisse traîner.

La navigation vers Nisiros se passe sans problème au travers, toute voile dehors. Nous allons à Padhi.

Là nous louons des scooters et allons voir le volcan, superbe ballade en scooter qui finit par un café à Mandraki, un très beau village mais le port est indiqué comme étant rouleur.

Jour 8

Yann nous appelle pour nous annoncer un coup de vent de sud-ouest pour le lendemain, cela veut dire encore une navigation peu engageante (pluie et vent fort). Nous devons décider soit d’aller à Kos, soit d’attendre et de partir de lendemain pour Kalymnos. Nous resterons une journée à flâner. Marc, Yohan, Stéphanie et Alex décident de partir pour Kos en ferry où Christine doit les rejoindre.

Nous restons donc en équipage réduit, nous décidons d’attendre, un beneteau 45 part pour Kos, la mer est navigable, mais Kos offre peut d’intérêt, aussi nous restons à Padhi, il faut bricoler un peu la tête de mat d’un des deux bateaux, la balancine se coince.

Jour 9

Enfin le soleil, le vent est repassé Nord, donc nous partons, nous faisons le tour de Kos par l’est. Yann nous a conseillé ce passage même s’il est plus long, car par l’ouest les fonds sont plus importants est donc la houle aussi. De plus cela nous permettra de nous arrêter à Kos en cas de problème.

Après une remontée de l’île au prés bon plein, sous 2 ris, nous remontons vers le nord en serrant davantage le vent.

Les voiliers marchent vraiment bien, Annastasia a un génois qu’il est possible d’aplatir un peu plus, et donc il me remonte tranquillement en faisant un meilleur cap. Le soleil est au rendez vous accompagnant le vent du Nord Ouest, aussi nous décidons de continuer vers Kalymnos en tirant des bords jusqu’à Vathi.

Nous arrivons en fin d’après midi dans une calanque absolument magnifique : Vathi. Le soleil couchant ajoutant une teinte orangée à la roche naturellement ocre. Le vent dans l’axe de la crique ne nous permet pas de remonter sous voile. Jean Marc me précède, il y a des bouées permettant de se prendre l’avant et de reculer vers le ponton. Jean Marc commence sa manœuvre, tout à coup je le voie s’arrêter et essayer de repartir vers l’avant, il passe sa quille au-dessus de l’amarre du voisin et donc fixe le bateau. Il y a des enrochements le long du ponton ne permettant pas d’approcher le safran. Je me mets au niveau de la partie réservée pour le ferry, où c’est possible de faire la manœuvre et je vais aider Jean marc à se sortir de là. Tout à coup, nous entendons notre première dynamite, tout le monde se fige, s’est vraiment impressionnant. Le samedi de pâques, il y a une tradition à Kalymnos qui consiste à faire exploser des bâtons de dynamite accrochés à des bouteilles de gaz. Cela correspond à la fête accompagnant le départ des pêcheurs d’éponge vers l’Afrique. Mais là dans cette calanque, il n’y a pas besoin de bouteille de gaz. Jean marc finit par venir se mettre à mon couple, il y a encore quelques pétards pendant ce temps.

Nous allons en ville chercher un peu de frais. Nous ne sommes pas trop rassurés, sur le quai d’un seul coup une nouvelle explosion, et tout de suite après une deuxième dans l’eau envoyant une gerbe à 10 mètres de haut. Cela ne contribue pas à nous rassurer. Au beau du quai, nous voyons les clients d’une taverne quitter la terrasse, sans trop se presser, et un pétard explose sur celle-ci, puis tout le monde retourne s’asseoir. Nous resterons groupés, aux aguets pendant tous nos achats. Un restaurateur nous explique que cet endroit est très calme en temps ordinaire, comme nous n’avons pas réussi à trouver du pain, il nous en propose car en raison de pâques tout est fermé.

Nous nous apprêtons à passer une nuit mouvementée et bruyante. Cependant il n’en est rien, l’essentiel de l’activité explosive se déroulant dans le port de Kalymnos.

Jour 10

Au réveil, le soleil est déjà là. La baignade s’impose par elle-même. Les fonds sont assez morts à part quelques belles étoiles de mer, mais les tombants sont vraiment très jolis.

Nous partons sans avoir goûté à l’agneau pascal car un coup de vent de sud est annoncé, dès que tout le monde est remonté à bord. Et nous voici reparti sous 2 ris au prés serré.

Nous sommes obligés de larguer un ris pour passer le goulet entre Kos et la Turquie, car le clapot nous freine trop. Nous arrivons sans problème dans le port de Kos accompagnés de superbe Felouque.

Un employé de Kiriacoulis nous a repérés et vient nous aider. Après avoir fait les présentations, il monte à bord pour faire l’inventaire. Comme lors de la prise en main, il ne s’intéresse qu’à l’essentiel.

Nous retrouvons le reste de l’équipage initial, finalement en raison des coups de vent du sud, les ferries ne passaient pas, et Christine n’a pu rejoindre Kos que la veille.

Voici l’épilogue d’une croisière très agréable, même si la météo n’a pas toujours été extraordinaire.